Les mots ont un sens : Le Loft
LE LOFT
Comme il serait simple et vendeur d’affubler de l’étiquette loft toute habitation un peu vaste, vaguement atypique, peut-être industrielle, en tout cas, chère.
Une loft story
A l’origine , les américains appellent loft un grenier ou, plus précisément, des combles. Mais quand, au début des années 60, celui que l’on allait connaître comme le pape du Pop Art, Andrew Warhola alias Andy Warhol, imagina de louer une usine désaffectée de New York pour y installer son atelier d’artiste, la mode du loft conversion connut un incroyable engouement. Même si ce genre d’habitation ne se montrait guère adapté à une vie de bon père de famille, l’idée gagna rapidement tous les artistes du Pop Art, bientôt imités par les bourgeois-bohèmes qui se chargèrent d’en populariser définitivement le concept à travers le monde.
Quand le loft devient hard…
Les professionnels de l’immobilier établissent une différence entre les « faux » lofts construits à neuf pour proposer le mode de vie bohème à monsieur tout-le-monde et les bâtiments industriels reconvertis : les classant respectivement en soft et hard lofts.
Loft me tender…
Ainsi dès les années 70 puis 80, cette mode du « loft reconverti » se propage dans toutes les grandes villes : d’autant que les municipalités voient d’un bon œil des quartiers industriels laissés à l’abandon reprendre vie.
Alors, loft ou pas ?
Alors, suffit-il de reconvertir n’importe quel local professionnel ou industriel en logement confortable pour qu’il se mue en loft ? Affirmatif, mon général, même si dans l’esprit populaire le terme symbolise davantage un vaste entrepôt, haut de plafond, doté de structures métalliques. Ainsi pourrait-on légitimement baptiser « loft » l’ancienne boutique réaménagée d’un imprimeur ou d’un charcutier même si on frise, en l’occurrence, l’abus de langage. Avec le risque que le visiteur ainsi alléché ne cache pas sa réelle déception réprobatrice.